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Article Le Parisien

le 13/11/2020

LeParisien.fr

Sans doute grâce au couvre-feu, l’épidémie n’accélère plus depuis une dizaine de jours. La situation reste néanmoins tendue. Et les établissements du territoire travaillent main dans la main pour éviter la saturation.

Il est encore trop tôt pour crier victoire, mais il y a bien une accalmie dans les hôpitaux du Val-d'Oise. Si les médecins n'ont pas encore suffisamment de recul sur le confinement, le couvre-feu, lui, semble avoir eu un effet positif.

Depuis début novembre, le nombre de cas Covid ne diminue pas, mais n'augmente pas non plus. La situation, bien que toujours critique, s'est donc stabilisée.

A Pontoise par exemple, 23 patients étaient hospitalisés en unité Covid sur 28 lits disponibles mardi, sachant que cette capacité peut encore doubler si nécessaire.

En réanimation, 18 lits sur 25 sont occupés par des cas Covid. Le service arrive encore à prendre en charge d'autres patients qui n'ont pas contracté le virus.

A Gonesse aussi, la progression de l'épidémie a ralenti. Ce qui permet aux unités déployées de ne pas être débordées. Ce mardi, 51 lits sur 55 étaient occupés en hospitalisation, plus 7 patients Covid répartis dans d'autres services. Ils étaient 6 en réanimation sur les 8 lits dédiés. « Cela peut sembler tendu mais les sorties régulières permettent chaque jour de libérer des lits pour les entrées, rassure-t-on à l'hôpital. La situation est maîtrisée. »

Des transferts organisés entre établissements

Contrairement à la première vague, l'objectif commun à tous les centres hospitaliers est de continuer d'assurer la prise en charge des autres pathologies.

Les unités Covid pourraient s'agrandir, les lits de réa se multiplier, mais ce n'est pas le but recherché. C'est pourquoi leurs capacités d'accueil respectives sont constamment suivies par l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France. Dès qu'un service risque d'être surchargé, des transferts de patients, Covid ou non, sont organisés d'un établissement à un autre sur le territoire.

Car les hôpitaux doivent aussi composer avec les problèmes d'effectifs. Sollicités depuis de longs mois, épuisés physiquement et psychologiquement, beaucoup de soignants se mettent en arrêt. Là encore, l'ARS joue un rôle important en envoyant des renforts selon les besoins. Mais cette réorganisation permanente n'empêche pas la déprogrammation d'une partie des opérations chirurgicales non urgentes. 30% ont été annulées à Pontoise, 40% à Gonesse où le manque de personnel soignant était d'actualité bien avant la crise sanitaire.

Les cliniques mobilisées

La « deuxième ligne » aussi est mise à contribution pour cette vague d'automne.

Comme au printemps, les structures privées accueillent ainsi des malades venant des hôpitaux publics, pour désengorger ces derniers. C'est le cas à la clinique Claude-Bernard, à Ermont.

« Nous nous sommes remobilisés dès que l'ARS nous l'a demandé il y a maintenant un peu plus d'un mois, confirme Romain Domps, le directeur de l'établissement.

Nous avions amorcé une déprogrammation progressive des interventions les moins urgentes au bloc opératoire, afin de libérer des ressources médicales et paramédicales, ainsi que des lits pour remonter une unité de médecine Covid (15 lits) ainsi qu'un secteur d'hébergement de courte durée de 6 postes aux urgences. »

La clinique travaille de manière étroite avec les hôpitaux d'Eaubonne et d'Argenteuil, dont elle récupère des patients, atteints du Covid ou non « afin d'éviter les saturations de nos services respectifs », justifie Romain Domps. Si la clinique n'a pas eu à ouvrir de lits de réanimation, elle a dédié trois lits de soins continus pour une prise en charge intermédiaire avant la réanimation.

Configuration similaire dans les cliniques du Plateau, à Bezons, de Domont, ainsi qu'à la clinique Conti, à L'Isle-Adam. Ici, pas de service réa mais l'établissement comptait mardi soir douze patients ayant besoin de surveillance, dans son unité Covid. Ouverte il y a dix jours, celle-ci dispose de 15 lits et est coordonnée par un médecin référent, en lien avec la trentaine de praticiens de l'établissement. « On travaille aussi beaucoup avec les hôpitaux d'Eaubonne et

de Gonesse, qui est en tension, assure Catherine Morvan, la directrice. On est en ligne directe avec leurs médecins pour se répartir les patients et ce, chaque jour. »

Gonesse, le 30 octobre. Le centre hospitalier de l’est du Val-d’Oise redirige certains de ses patients vers le clinique Conti, à L’Isle-Adam.

 

 

LP/Julie Ménard

par Julie Ménard Et Mickaël Sizine